Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un type de développement neurologique qui affecte le fonctionnement du cerveau, en particulier les zones impliquées dans l’attention, l’autocontrôle, et la régulation des émotions.
Ce trouble repose sur des anomalies dans le développement et l’activité de certaines régions cérébrales, et il est influencé par des facteurs neurobiologiques et génétiques. Voici une explication de la mécanique du TDAH, en mettant l’accent sur le fonctionnement du cerveau.
Le TDAH résulte principalement de dysfonctionnements dans certains circuits cérébraux, particulièrement ceux qui régulent :
- L’attention
- L’impulsivité
- L’hyperactivité motrice
Les régions cérébrales impliquées :
Cortex préfrontal : Responsable des fonctions exécutives (planification, organisation, contrôle de soi). Chez les personnes TDAH, cette région est souvent moins active.
Striatum : Impliqué dans la motivation et la récompense. Une sous-activation dans cette région peut entraîner des difficultés à maintenir l’attention ou à rester motivé.
Système limbique : Joue un rôle dans la régulation des émotions. Une activité irrégulière peut expliquer l’hypersensibilité émotionnelle associée au TDAH.
Cervelet : Contribue à la coordination des mouvements et à la gestion du temps. Un dysfonctionnement ici peut provoquer une mauvaise coordination ou une difficulté à respecter les délais.
Mauvaise régulation des neurotransmetteurs
Le TDAH est associé à des anomalies dans les systèmes de communication chimique du cerveau, en particulier ceux impliquant deux neurotransmetteurs majeurs : la dopamine et la noradrénaline.
Dopamine : elle joue un rôle clé dans la motivation et la recherche de récompense, la régulation de l’attention, le contrôle des comportements impulsifs.
Dans le TDAH, le cerveau présente une diminution de la disponibilité de la dopamine, ce qui peut entraîner une sensation d’ennui chronique et une quête constante de stimulation ou de nouveauté.
Noradrénaline : cette molécule est essentielle pour maintenir l’attention sur des tâches spécifiques et réguler les réponses au stress.
Dans le TDAH, la dysfonction de la noradrénaline peut expliquer les fluctuations de l’attention et les difficultés à gérer les distractions.
Anomalies dans les fonctions exécutives
Les fonctions exécutives sont des processus cognitifs avancés gérés par le cortex préfrontal, qui permettent de planifier, organiser et exécuter des tâches complexes. Chez les personnes TDAH, ces fonctions sont souvent altérées. Voici les dysfonctionnements fréquents :
Inattention :
Difficulté à gérer les distractions et à rester concentré sur une tâche.
Incapacité à maintenir l’effort cognitif sur une durée prolongée.
Impulsivité :
A des comportements spontanés (parler sans réfléchir, interrompre les autres).
Tendance à rechercher des gratifications immédiates, même au détriment de récompenses futures plus importantes.
Mauvaise gestion du temps :
Incapacité à estimer correctement le temps nécessaire pour accomplir une tâche.
Difficulté à respecter les échéances.
Problèmes de mémoire de travail :
Oublis fréquents, ne retient pas consignes
Hyperactivité et recherche de stimulation
Mécanisme de l’hyperactivité :
L’hyperactivité physique ou mentale peut être une tentative inconsciente du cerveau de compenser le manque de stimulation interne provoqué par un faible taux de dopamine. ex : bouger constamment ou parler excessivement peut aider à maintenir l’éveil et l’engagement.
Recherche de stimulation :
Les personnes atteintes de TDAH ont un cerveau qui cherche constamment des activités stimulantes ou intéressantes pour compenser le déficit de dopamine. Cela explique pourquoi elles peuvent avoir du mal à se concentrer sur des tâches perçues comme ennuyeuses ou répétitives, mais être hyper-focalisées sur des activités qui les passionnent.
Mauvaise régulation émotionnelle
Les personnes atteintes de TDAH peuvent être particulièrement sensibles sur le plan émotionnel. Cela est lié à une sous-régulation des circuits cérébraux impliqués dans le contrôle des émotions. Les conséquences :
- Émotions intenses ou disproportionnées (colère, frustration, tristesse)
- Difficulté à récupérer rapidement après une émotion négative.
- Hypersensibilité au rejet ou à la critique
Différence dans le réseau de “mode par défaut”
Le cerveau a un réseau appelé mode par défaut, actif lorsque l’on est au repos ou que l’esprit vagabonde (rêverie).
Dans le TDAH : Ce réseau peut rester actif même lorsqu’il est nécessaire de se concentrer, ce qui entraîne des pensées intrusives et une inattention accrue.
Facteurs génétiques et environnementaux
Génétique : Le TDAH est fortement héréditaire, avec un risque accru si un parent ou un proche en est atteint. Plusieurs gènes liés à la régulation de la dopamine ont été identifiés comme impliqués.
Facteurs environnementaux : Bien qu’ils ne soient pas la cause principale, certains facteurs peuvent contribuer :
- Exposition prénatale au tabac, à l’alcool ou à des toxines.
- Prématurité ou faible poids de naissance.
- Stress précoce ou traumatismes émotionnels.
Différences entre enfants et adultes
La mécanique du TDAH reste la même chez les enfants et les adultes, mais les manifestations peuvent différer :
Chez les enfants : L’hyperactivité physique est souvent plus marquée.
Chez les adultes : L’hyperactivité peut devenir plus interne (agitation mentale) et les problèmes d’organisation ou de gestion du temps deviennent dominants.
Le TDAH n’est pas simplement une question de manque de volonté ou de discipline : il s’agit d’une différence biologique dans le fonctionnement du cerveau, influençant la gestion de l’attention, des émotions et du comportement. Comprendre ces mécanismes permet d’adopter des stratégies adaptées, qu’il s’agisse de thérapies, de coaching ou de traitements médicamenteux, afin d’aider les personnes TDAH à mieux s’épanouir dans leur quotidien.
Vous souhaitez vous faire accompagner sur une meilleure gestion de ce trouble au quotidien dans votre organisation ou votre relation amoureuse? Parlons-en :
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