Voici un test simplifié pour repérer des signes de troubles DYS (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dyspraxie, dysgraphie, dysphasie). Ce test est non officiel et ne remplace pas un diagnostic réalisé par un orthophoniste, un neuropsychologue ou un autre spécialiste des troubles DYS.
Instructions :
Répondez à chaque question par Oui ou Non.
À la fin, comptez vos réponses pour une interprétation générale.
Dyslexie / Dysorthographie (trouble de la lecture et de l’écriture) :
1. Avez-vous des difficultés à lire rapidement et à comprendre ce que vous lisez?
2. Faites-vous souvent des confusions entre des lettres qui se ressemblent (ex. : b/d, p/q) ?
3. Inversez-vous parfois l’ordre des lettres ou des syllabes en lisant ou en écrivant (ex. : “pal” au lieu de “lap”) ?
4. Avez-vous des difficultés à épeler correctement les mots, même ceux que vous connaissez ?
5. Avez-vous besoin de lire plusieurs fois un texte pour en comprendre le sens ?
6. Éprouvez-vous des difficultés à apprendre ou à retenir l’orthographe des mots ?
7. Vous arrive-t-il de lire à voix haute avec hésitation ou en sautant des mots ?
8. Avez-vous du mal à associer les sons aux lettres ou syllabes correspondantes ?
Dyscalculie (trouble des mathématiques) :
9. Éprouvez-vous des difficultés à comprendre les notions de quantité, de mesure ou d’ordre ?
10. Avez-vous du mal à mémoriser les tables de multiplication ou les opérations simples (ex. : 7+5) ?
11. Avez-vous du mal à résoudre des problèmes mathématiques, même simples, lorsque plusieurs étapes sont nécessaires ?
12. Trouvez-vous difficile de lire l’heure sur une horloge analogique (avec aiguilles) ?
13. Confondez-vous souvent des chiffres similaires (ex. : 6/9, 3/8) ?
14. Avez-vous du mal à organiser ou à comprendre des données chiffrées dans des tableaux ou graphiques ?
15. Éprouvez-vous des difficultés à gérer de l’argent, comme faire la monnaie ou tenir un budget ?
Dyspraxie (trouble de la coordination motrice) :
16. Avez-vous des difficultés à exécuter des tâches qui demandent de la précision, comme écrire ou découper ?
17. Êtes-vous maladroit(e) ou avez-vous tendance à faire tomber ou casser des objets fréquemment ?
18. Trouvez-vous difficile d’apprendre ou de reproduire des gestes complexes (ex. : faire ses lacets, conduire un vélo) ?
19. Avez-vous des difficultés à écrire lisiblement ou rapidement ?
20. Vous fatiguez-vous rapidement lors d’activités motrices prolongées, comme écrire ou dessiner ?
21. Avez-vous des problèmes d’orientation dans l’espace (ex. : distinguer gauche/droite, s’orienter dans une pièce) ?
Dysgraphie (trouble de l’écriture) :
22. Votre écriture est-elle illisible ou difficile à comprendre pour les autres ?
23. Ressentez-vous une douleur ou une fatigue excessive lorsque vous écrivez ?
24. Avez-vous des difficultés à respecter les lignes ou l’espacement des mots dans un texte écrit à la main ?
25. Avez-vous besoin de plus de temps que les autres pour écrire un texte ou prendre des notes ?
26. Avez-vous du mal à relire ce que vous avez écrit vous-même ?
Dysphasie (trouble du langage oral) :
27. Avez-vous des difficultés à trouver vos mots ou à formuler des phrases complètes ?
28. Confondez-vous souvent des mots qui se ressemblent phonétiquement (ex. : “table” au lieu de “cable”) ?
29. Vous arrive-t-il de mal comprendre des instructions verbales ou des conversations ?
30. Avez-vous du mal à raconter une histoire ou à expliquer un événement de manière claire et structurée ?
31. Vous arrive-t-il d’avoir des difficultés à comprendre certains mots ou concepts abstraits ?
Résultats :
• 25 réponses “Oui” ou plus : Vous présentez plusieurs signes caractéristiques des troubles DYS. Une évaluation par un spécialiste (orthophoniste, ergothérapeute, psychologue) est fortement recommandée.
• 15 à 24 réponses “Oui” : Certaines caractéristiques peuvent indiquer un trouble DYS, ou d’autres difficultés liées à l’apprentissage. Une analyse approfondie pourrait être utile.
• Moins de 15 réponses “Oui” : Vous présentez probablement peu de signes significatifs d’un trouble DYS, mais des difficultés spécifiques peuvent encore exister.
Ce test est indicatif et ne remplace pas un diagnostic professionnel. Les troubles DYS sont complexes et nécessitent une évaluation complète par des spécialistes qualifiés.
Intérêts de se faire évaluer pour un trouble “dys”
Cela présente plusieurs avantages, tant pour la personne concernée que pour son entourage. Un diagnostic permet de mieux comprendre les difficultés rencontrées, d’obtenir un accompagnement adapté et d’améliorer la qualité de vie. Voici les principaux intérêts :
Comprendre ses difficultés
Mettre un nom sur les problèmes : Une évaluation permet de clarifier les raisons des difficultés en lecture, écriture, calcul ou coordination, et de lever les incompréhensions.
Différencier les troubles “dys” des autres causes : Par exemple, un trouble “dys” peut être confondu avec un manque d’efforts, de motivation ou un déficit d’attention.
Se déculpabiliser : La reconnaissance d’un trouble neurodéveloppemental aide à comprendre que ces difficultés ne sont pas dues à un manque d’intelligence ou de volonté.
Obtenir un accompagnement adapté
Mise en place d’aides spécialisées : Un diagnostic ouvre la porte à des suivis spécifiques, comme :
- Orthophonie pour la dyslexie et la dysorthographie.
- Ergothérapie pour la dyspraxie.
- Soutien psychologique ou neuropsychologique en cas de troubles associés.
Adaptations pédagogiques : Dans un cadre scolaire ou universitaire, un diagnostic permet de mettre en place un plan d’accompagnement personnalisé (PAP) ou un plan d’aménagement des examens (PAE) (ex: tiers-temps, utilisation d’un ordinateur)
Acquisition de stratégies compensatoires : Les spécialistes aident à développer des techniques pour mieux gérer les tâches complexes ou chronophages.
Éviter les conséquences négatives des troubles non diagnostiqués
Prévenir l’échec scolaire ou professionnel : Les troubles “dys” non détectés peuvent entraîner des performances en deçà du potentiel réel, affectant la réussite scolaire ou la carrière.
Réduire la souffrance psychologique : Les enfants et adultes non diagnostiqués peuvent souffrir de perte de confiance en eux, de stress, voire de troubles anxieux ou dépressifs.
Limiter les conflits : Comprendre les origines des difficultés peut apaiser les tensions avec les enseignants, les parents ou les collègues qui pourraient interpréter ces difficultés comme un manque d’efforts.
Valoriser ses forces
Un diagnostic ne met pas uniquement l’accent sur les difficultés : Il permet aussi d’identifier les points forts et les compétences spécifiques de la personne. Cela aide à construire une image de soi plus équilibrée, en valorisant ce que la personne “dys” fait bien. Certaines personnes “dys” développent des compétences particulières en raison de leur manière unique de penser, par exemple en créativité, en résolution de problèmes ou dans des domaines visuels.
Accéder à des droits et soutiens spécifiques
Aides scolaires et universitaires : Un diagnostic ouvre l’accès à des dispositifs d’aide dans les études (ex: AVS, tiers-temps, matériels adaptés).
Reconnaissance professionnelle : Dans le monde du travail, une reconnaissance officielle peut permettre de bénéficier d’aménagements de poste ou de dispositifs de soutien, comme la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH).
Aides financières et matérielles : En cas de besoins spécifiques (ordinateur, logiciels spécialisés, etc.), des aides peuvent être obtenues via la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées).
Mieux vivre avec son trouble
Accepter sa différence : Être diagnostiqué permet de mieux comprendre son fonctionnement et de se concentrer sur des solutions plutôt que sur les problèmes.
Améliorer ses relations : Les proches, enseignants ou employeurs sont mieux informés, ce qui peut réduire les jugements erronés et favoriser une communication plus bienveillante.
S’épanouir pleinement : Avec un accompagnement adapté, il devient plus facile d’exploiter son potentiel et de s’accomplir dans ses études, sa carrière ou sa vie personnelle.
Favoriser l’autonomie
En comprenant ses propres besoins et en utilisant les outils ou aménagements adaptés, une personne “dys” peut devenir plus autonome et moins dépendante de l’aide extérieure.
Démarches pour un diagnostic des troubles DYS :
Consulter un professionnel de santé :
- Prenez rdv avec votre médecin généraliste ou un pédiatre (pour un enfant). Ils pourront évaluer les premiers signes et orienter vers les spécialistes appropriés.
- Expliquez les difficultés observées (lecture, écriture, mathématiques, coordination, langage, etc.). N’hésitez pas à apporter des exemples concrets (exercices, écrits, témoignages).
Évaluation par un spécialiste :
- Orthophoniste : Pour les troubles de la lecture (dyslexie), de l’écriture (dysorthographie), ou du langage (dysphasie).
- Neuropsychologue : Pour évaluer les fonctions cognitives globales et détecter les troubles comme la dyscalculie ou les difficultés d’attention.
- Ergothérapeute : Pour la dyspraxie ou la dysgraphie, souvent en lien avec des problèmes de coordination et de motricité fine.
- Psychomotricien : Pour des troubles de la motricité globale et la gestion spatiale.
Bilan complet :
Certains troubles peuvent se chevaucher. Un bilan pluridisciplinaire (impliquant plusieurs spécialistes) est souvent nécessaire.
Par exemple : un orthophoniste + un psychomotricien + un neuropsychologue.
Écoles et structures adaptées :
- Référent scolaire : Si l’enfant est concerné, informez l’école et demandez un rendez-vous avec le référent pédagogique ou le conseiller principal d’éducation (CPE).
- Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP) : Permet d’adapter les outils pédagogiques (ordinateur, temps supplémentaire pour les examens, exercices simplifiés).
- Projet personnalisé de scolarisation (PPS) : En cas de troubles sévères, ce plan offre des adaptations scolaires plus importantes.
Prise en charge :
- Rééducation : Selon les troubles identifiés, des séances régulières chez l’orthophoniste, l’ergothérapeute ou d’autres spécialistes peuvent être nécessaires.
- Accompagnement psychologique : Pour gérer les impacts émotionnels ou sociaux (frustration, stress, baisse de confiance).
Structures d’accompagnement :
- Associations comme "Dyslexie France", "Dyspraxie France Dys", ou "Fédération Française des Dys" offrent des informations, conseils et soutien.
- En France, le "Centre de Référence des Troubles d’Apprentissage (CRTLA)" est spécialisé dans l’évaluation et l’accompagnement.
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